C’est un petit fruit qui voit l’avenir en grand. Estelle Alarcon est la directrice des opérations d’une coopérative agricole installée à Bouleternère. Créée en 1945, cette structure réunit aujourd’hui une cinquantaine de producteurs maraîchers et fait travailler jusqu’à 700 personnes au plus fort de la saison.
Depuis deux ans, Estelle et ses équipes se sont lancés un défi : faire revivre la culture de l’amande française en créant Mandaya, une nouvelle gamme de produits entièrement dédiée au fruit à coque. « L’amande est un arbre historique dans le Roussillon, raconte Estelle. Les amandiers servaient autrefois à délimiter les bordures des champs et les chemins des agriculteurs.
Oubliée pendant un temps, l’amande a fait son retour dans les vergers, portée par la passion de toute une équipe de producteurs. Il faut dire que la Lauranne, la Ferragnes, ou encore la Ferraduel – des variétés françaises – ont tout pour se plaire sous le soleil du Roussillon. Le sol rocheux, les températures chaudes et les hivers doux offrent à l’amande des conditions de vie idéales. Côté goût, le résultat est incomparable avec les amandes venues de l’étranger, souvent gorgées d’eau. Or, pour conserver toute sa saveur et son croquant, l’amandier doit surtout être arrosé au printemps. L’été, il boit peu. Ici, les producteurs apportent à l’arbre la juste quantité d’eau nécessaire.
Pour Estelle, le challenge est maintenant de faire connaître davantage au consommateur la qualité de l’amande française. Mais la jeune femme est motivée par ses convictions : « C’est un métier dans lequel je me retrouve. Je ne me verrai pas assembler des boulons par exemple. Pour vivre nous avons besoin de manger, c’est évident. Travailler dans l’agriculture ça a du sens. »
Qu’attendez-vous du Salon de l’Agriculture de Paris ?
« C’est d’abord une fierté de montrer une nouvelle gamme de produits aux consommateurs. Avec Mandaya, nous déclinons l’amande sous différentes formes : décortiquées, en coque, aromatisées. Nous voulons redonner de la noblesse à l’amande. Nous avons envie de lui donner du goût. Et puis c’est aussi une fierté de représenter le terroir des Pyrénées-Orientales. »