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PORTRAIT

Esther SENOT, rescapée d’Aushwitz

Le 5 septembre 2024, Hermeline Malherbe a eu l’honneur d’accueillir Esther Senot, à l’Hôtel du Département à Perpignan.
Elle a partagé avec nous son témoignage poignant et inspirant. Ce fut une occasion unique d’entendre son histoire de survie, de résilience et d’espoir au milieu de l’une des périodes les plus sombres de l’histoire. Une opportunité précieuse de vous connecter à notre histoire collective et de rendre hommage à ceux qui ont traversé l’indicible. Vous avez été nombreux à poser des questions et à partager ce moment de mémoire. En partenariat avec le Mémorial de Rivesaltes

Les témoignages des rescapés de la Shoah se font rares. Esther Senot, à travers son récit personnel, incarne la mémoire vivante d’une des périodes les plus sombres de l’histoire moderne. Son témoignage offre une opportunité rare d’entendre directement une survivante des atrocités commises pendant la Shoah et de devenir plus vigilant pour préserver un avenir serein.

Esther Senot, rescapée d’Auschwitz, délivre un message de paix pour l’avenir

Esther Senot est une survivante. Une rescapée des camps d’Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen et Mauthausen. A 96 ans, elle témoigne toujours. En mémoire de sa sœur Fanny, à qui elle en a fait la promesse, « pour qu’il n’y ait plus jamais ça ». Son histoire fait partie de l’Histoire.

 

Vous êtes venue témoigner à Perpignan, à l’Hôtel du Département le 5 septembre dernier, puis, le lendemain devant des jeunes du collège Albert Camus et du lycée Jean Lurçat. Quels messages souhaitez-vous laisser aux jeunes générations ?
Avant que ma sœur Fanny ne meure (NDLR : sa sœur n’a pas survécu au camp de Birkenau), je lui ai fait une promesse, celle de témoigner. Elle me disait : « Tu raconteras ce que ces hommes nous ont fait pour qu’on ne soit pas les oubliés de l’Histoire ! ». Je tiens ma promesse. Je continue à témoigner inlassablement. Je me rends deux fois par an à Auschwitz, je sers de guide !Témoigner, c’est aussi lancer des ponts vers la Paix. Aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’une poignée de survivantes et survivants des crimes nazis. Lorsqu’on aime pas son voisin parce qu’il est différent, cela s’appelle du racisme. C’est ce racisme qui a conduit à la déportation de millions de personnes innocentes. C’est au nom de ce racisme que les pires horreurs sont commises. Vous devez faire preuve de tolérance et reconnaître le droit à la différence. Elle conduit aux crimes les plus horribles. Acceptez d’être différents les uns des autres. Le dernier voyage que j’ai fait, c’était avec le Grand Rabbin Haïm Korsia.

Quel regard portez-vous sur la montée des extrêmes aujourd’hui ?
Les guerres actuelles ne se déclenchent pas uniquement pour des raisons politiques. Si l’on se réfère aux conflits qui ensanglantent notre monde, on voit qu’ils ont aussi des causes idéologiques, ethniques ou religieuses. Nous qui avons connu les camps et qui pouvons certifier qu’ils ont bien existé, face aux négationnistes, révisionnistes et autres faussaires de l’histoire, je compte sur vous, quand nous ne serons plus là, pour témoigner en notre nom. Je le répète, ne vous laissez pas entraîner sur la voie du racisme et de la xénophobie, c’est à dire de la haine de l’étranger.

 

Vous avez un attachement particulier au Pays catalan. Pourquoi ?
Vous savez, quand je suis revenue en France à la Libération, personne ne voulait parler de quoi que ce soit. C’était l’indifférence totale. Le retour a été presqu’aussi pénible que le départ car personne ne nous croyait ! Avec mes 32 kilos et mon crâne rasé, on me traitait de folle ! On ne me croyait pas ! On nous culpabilisait car on nous demandait « Qu’est ce que vous avez bien pu faire, vous, pour en revenir des camps ? » En réalité, j’ai commencé à témoigner ici, dans votre région, dans les années 80, aux côtés d’anciens brigadistes espagnols. J’ai habité le Pays catalan de 1980 à 2011. Aujourd’hui, je vis à Paris mais j’aime votre région. J’y suis revenue souvent pour témoigner. Je me souviens de la guerre d’Espagne. J’avais 8 ans quand elle a débuté. A Paris, je faisais la quête pour les enfants espagnols.

 

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