
Le Château royal de Collioure accueillera l’exposition “L’œil qui écoute”, oeuvres picturales et graphiques de Françoise Bismuth
Du 18 avril au 9 juin 2025
Vernissage le vendredi 18 avril à 18h30
L’œuvre peint de Françoise Bismuth n’est ni abstrait, ni réaliste.
Positionne a la lisière entre les genres, en apparence plus vagabond et prolixe que directif et sec.
Il met en scène un répertoire de formes abondantes et variées non toujours clairement identifiables, offertes en all over et prodigues de cet effet plastique ; une offre tout à la fois de sobriété, de naïveté, de grâce légère, de multiplicité …
Ici l’on ouvre, on ne renferme pas, on fait entrer dans le tableau, selon une dynamique douce mais obstinée, le monde tel qu’li vous envahit âme et doigts.
Ici ce qui ressemble a une vue de la mer ou de plage, la des têtes humaines présentées en multiples, autre part, dans un ensemble peint très généreux, des couples, une scène d’intérieur, un patchwork, un plan de table, un mur décore, des architectures improbables, des figurines …
Beaucoup de corps humains, aussi, stylisés, silhouettes, dont on ne sait trop la raison de leur présence mais attractifs cependant, faisant acte de présence … Le tout se décline sans souci de la précision optique ou de rendre reconnaissable ce qui est figure, cette question venant inévitablement a l’esprit du spectateur : de quoi est‐il question ?
Des mondes possibles, dira‐t‐on en reprenant les termes mêmes de l’artiste. C’est sous cet intitulé, assurément éclairant, que Françoise Bismuth présente ses créations plastiques, toutes nées d’une même pratique du métier.
Soit un papier de moyen format (celui qui vous permet d’être tenu près du corps), un pinceau, de la gouache ou de l’aquarelle, une boite de couleurs. La création, une fois ce dispositif prépare, peut commencer. Y a‐t‐il un programme, un amont a celle‐ci – reproduire un paysage, faire le portrait de quelqu’un en particulier, peindre une nature‐morte ?
Il ne semble pas. Y a‐t‐il, encore, un projet clairement défini – privilégier telle couleur plutôt que telle autre, ou telle géométrie de la composition ? Il ne semble pas plus.
Est‐ce à dire que la création artistique telle qu’on l’envisage pour l’occasion se doive d’être non planifiée, accidentelle, livrée a ce qui vient ? Il se pourrait bien.
L’on y retrouverait alors ce principe très libre d’esprit d’un Paul Klee, ce que le maître de Berne appelait la marche à la forme, un processus de création ou l’artiste, abandonnant tout projet strict et se laissant guider par l’air du moment ou son inconscient, laisse filer – laisse, pourrait‐on dire, le tableau faire par lui‐même et l’art se débrouiller en apparence seul.
Il suffit en somme de se mettre a l’ouvrage et l’ouvrage, par retour, créera pour l’artiste qui en a lance le processus. Telle est du moins l’impression que donnent les tableaux de Françoise Bismuth …
Que nous montrent en effet les peintures de Françoise Bismuth ? Des formes qui en appellent d’autres, sur un mode abstrait ou semi‐figuratif – on devine ici un corps, une fenêtre, des gens mais décidément jamais saisis de façon réaliste, comme si le réalisme, en art, était une bride mise à l’imagination et comme tel, un empêchement de créer en rond … pas question de se soumettre a une ligne claire ou établie.
Les couleurs ? Elles aussi semblent appeler d’autres couleurs, en privilégiant
l’effet optique, contre l’écrasement des intensités.
L’ensemble des peintures produites, en une somme cohérente ou chaque tableau répond à l’autre, produit in fine un combiné optique ou l’œil du spectateur capte sans jamais forcer ni se contraindre le bon plaisir de la création.
Comprendre, son possible, sa générosité, sa capacité tout à la fois d’accueillir, de fixer et de faire respirer une sensation immédiate et non close du monde.
Paul Ardenne
L'artiste
Françoise Bismuth, née en 1954 dans le département du Cher, elle vit et travaille à Perpignan. Après des études de Lettres a l’Université de Tours, puis de Linguistique a l’Université Paris‐Sorbonne, elle s’est formée aux arts auprès de son époux*. Professeure des écoles durant de nombreuses années a Paris, elle fit alors en sorte de participer à éveiller chez ses jeunes élèves l’amour des arts, notamment en veillant à les conduire très régulièrement dans la plupart des musées et des nombreux autres lieux culturels de la capitale. Ses traces et son traitement des couleurs témoignent sans doute de la mémoire de son accompagnement de plusieurs jeunes générations d’écoliers en ce sens et celle aussi de son regard des plus sensibles qu’ont instruit les expressions de leurs imaginations. Ses œuvres ressortissent sensiblement d’une telle mémoire.
*Doyen honoraire de la Faculté des Arts de l’Université de Picardie – Diplôme de l’ENSBA de Paris – Doctorat de Paris‐Sorbonne en Philosophie de l’art.
Catalogue de l'exposition L'œil qui écoute de Paul Ardenne L'art ouvre les mondes - présentation de l'œuvre de Françoise Bismuth - Serge Bismuth, préface de l'exposition.
Possibilité d’envoi du catalogue de 28 pages, prix et conditions sur demande à francoisebismuth@gmail.com