Ils sont artisans, agriculteurs, vinaigriers, saleurs d’anchois, chefs d’entreprise… Ils sont toutes et tous passionnés et innovants. Ils font toutes et tous rayonner le Pays catalan par leurs talents et leurs produits d’aquí. La rédaction de Mon Département en a rencontré certains. À l’occasion des fêtes de fin d’année, coups de chapeau à ces femmes et ces hommes qui créent tous des produits d’exception à (s’)offrir sans modération.
Consommons local !
Depuis 1999, la vinaigrerie artisanale du hameau de Cosprons élabore des nectars qui séduisent les plus grands chefs.
Entre Port-Vendres et Banyuls, la vinaigrerie La Guinelle se niche dans un décor majestueux, en suivant une route serpentant à travers vignes. Chandra (gérante), Adrien et John, élaborent ici de délicieux vinaigres en plein air, à partir de cuvées de Banyuls, de Muscat, ou de vins d’ailleurs. « Contrairement aux idées reçues, il faut une base solide pour obtenir un bon vinaigre ! Nous sélectionnons des vins bio et nature en priorité, explique Adrien, fils de Nathalie Lefort, la créatrice des lieux, récemment retraitée. Ensuite, la nature opère, les bactéries transforment l’alcool en acide acétique. » Sous l’effet de l’air donc, de la chaleur, le vin se mue en vinaigre au cours d’un processus de fermentation de deux mois environ en fûts de chêne. Lorsqu’il atteint 6 à 6,5° d’acide acétique, une partie du contenu est soutirée et repose dans des dames jeannes. Résultat : des vinaigres d’exception qui séduisent les grands chefs, à commencer par Yves Camdeborde. En plus du classique vinaigre de Banyuls, La Guinelle propose des séries limitées telles que « La Dame », un vinaigre de rancio ou des perles de vinaigre !
Trousses, nappes, housses de coussin, draps de plage, sacs de toile… Toutes ces confections portent la signature des « Toiles du Soleil », reconnaissable entre mille.
Ce (beau) matin-là, j’ai rendez-vous aux ateliers des Toiles du Soleil à Saint-Laurent-de-Cerdans avec Henri Quinta, désormais ex-propriétaire des Toiles du Soleil, et Anna Note, nouvelle directrice artistique. « J’ai cédé l’entreprise depuis fin juin à Jean-Christophe Astruc et Stéphane Torck, les nouveaux propriétaires. Mais ce n’est pas une vente, c’est une transmission ! », rappelle Henri Quinta, non sans émotion.
Qui dit « Talents d’aquí », dit « Les Toiles du soleil ». Un petit tour au sein des ateliers de confection et on comprend mieux toute la magie de la création. Le saviez-vous ? Les toiles sont réalisées à partir de 37 couleurs de fil, pas une de plus. Chaque toile tissée, chaque objet raconte une histoire. On y retrouve toutes les couleurs du Roussillon et la palette des émotions et retours de voyage de leur créateur, en osmose avec cette entreprise du XIXe siècle nichée au coeur du Vallespir et rachetée par les époux Quinta il y a une trentaine d’années. Ce savoir-faire artisanal est jalousement conservé et pérennisé par une trentaine de salariés. On retrouve Les Toiles du Soleil dans toute l’Europe, en Asie, en Australie et aux États-Unis mais son coeur bat toujours à Saint-Laurent-de-Cerdans.
C’est LA référence du jeu artisanal en bois : rencontre avec Grégory Bas, artisan d’art à Céret.
Ricochet, pilotis, solitaire, boulier, carromboule…Vous trouverez plus de 100 références de jeux en bois* au sein de la boutique de l’entreprise Alortujou située dans la zone artisanale Tech Oulrich à Céret. Jeux d’adresse, jeux de réflexion, jeux géants… il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. La création et la fabrication sont signées Grégory Bas, artisan d’art. « Tout est fait ici au sein de mon atelier, sauf les petites pièces en acier par exemple ou les jetons qui proviennent du Jura.
Je conçois toutes les sérigraphies. Il y en a pour tous les budgets : des casse-tête à 6 € à des jeux plus élaborés comme ce billard indien vendu à la Maison Dior l’année dernière ! », explique Grégory Bas. Une passion que ce chef d’entreprise « à l’âme d’enfant » développe depuis la reprise de l’atelier en 2018. Ancien col blanc dans l’immobilier d’entreprise, Grégory Bas a tout appris auprès de son ancien mentor, Jean-Michel Blanc. « À 35 ans, j’ai complètement changé de vie. Le grand saut ! ». En autodidacte, Grégory met du vent dans les voiles de l’entreprise et fait rayonner son savoir-faire partout en France et même de l’autre côté de l’hexagone. « Un jour, j’ai reçu une commande provenant de Huston. La magie d’internet ». Dans le cadre du festival 10 sur 10, Grégory Bas présente ses jeux à La Casa Musicale à Perpignan, de quoi dénicher des idées de cadeaux écoresponsables et uniques !
* Issus de forêts gérées durablement.
L’ESAT* Les Micocouliers de Sorède est une référence pour les articles d’équitation et de chasse. Il réalise aussi des objets en bois décoratifs ou accessoires en toile, avec la plus grande précision.
L’atelier bois de l’ESAT Les Micocouliers est unique au monde : il est le seul à fabriquer des cravaches en bois de micocouliers, et à la vapeur. Un savoir-faire tel, qu’il compte parmi ses clients la marque de luxe Hermès ou la Garde Républicaine. 17 personnes en situation de handicap et trois moniteurs d’atelier œuvrent ici dans la pure tradition. Leurs gestes sont minutieux, depuis la découpe du bois, jusqu’au travail de couture et du cuir sur les cravaches, les fouets, les tissus Les Toiles du Soleil, mais aussi lorsqu’il s’agit de créer des bâtons de marche, ou des nichoirs à chauve-souris. Un travail d’orfèvre, réalisé à partir du bois de micocouliers des Albères et du Vallespir : l’ESAT sélectionne chaque arbre, dont les propriétés locales de robustesse et souplesse sont uniques, et permettent de torsader le bois à la vapeur. Le même travail qu’au XIXe siècle, lorsque la fabrication de fouets et de cravaches à Sorède employait des centaines de personnes !
* Établissements ou services d’aide par le travail.
Fondée en 1870, la maison de salaison d’anchois perpétue un précieux savoir-faire depuis cinq générations.
Elle est l’un des deux derniers saleurs d’anchois de Collioure. Le savoir-faire, typique, de la maison Roque, a d’ailleurs été salué en 2020 par l’obtention du label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). « Le travail reste très manuel, le savoir-faire de salaison ou l’alignement des têtes et des queues de l’anchois dans les bocaux sont une tradition que l’on s’évertue à perpétuer », explique Florent Roque, 41 ans, qui codirige en famille l’entreprise d’une quarantaine d’employés. Un héritage transmis par les « anciens », qui comprend une étape de maturation de l’anchois de six mois minimum à basse température : une forme d’affinage qui confère à l’anchois des arômes très appréciés. La famille Roque le propose en semi conserves,à l’huile, salé, en crème, anchovade ou rillettes.
Près de 9 000 km nous séparent de l’île de La Réunion et pourtant, la propriété de Lili et Frédéric Marlot, « Les Arts Verts » située à Torreilles, nous offre un joli bouquet réunionnais.
« Un jour, de retour de voyage, j’ai ramené des bananes de l’île et je les ai fait goûter à mon fils. Il m’a dit ” Ah, c’est ça une vraie banane ? “. Ça a fait tilt dans nos têtes. On s’est dit qu’on voulait faire goûter le vrai goût des fruits exotiques aux enfants ! », explique Lili. Les années ont passé, les voyages à La Réunion aussi. Paysagiste et pépiniériste de formation, Frédéric multiplie pendant vingt ans des missions professionnelles à La Réunion. Il ramène alors de ses voyages des plants, tous certifiés bio. « Nous avons sélectionné des végétaux susceptibles de fonctionner en métropole. Et au fur et à mesure, nous avons réalisé nos propres plants. Bien sûr, certaines plantes ne sont pas du tout transposables ici comme le mangoustier, le muscadier ou le cocotier », explique-t-il. Trois hectares de terre et 11 serres plus tard, Lili et Frédéric ont développé un peu plus de 56 familles de plantes différentes : bananiers, cannes à sucre, curcuma, gingembre, fleurs de frangipane, capucine à beignet, goyaviers, piment oiseau, fruits du dragon… Tous ces joyaux « verts » se développent grâce à l’énergie solaire, permettant de chauffer les serres naturellement. « Nous vendons auprès des particuliers, dans certains réseaux bio, en grande distribution, chez les primeurs bio et auprès de restaurateurs locaux et régionaux. Toutes les pitayas que vous voyez ici vont partir chez Yodaki à Arles-sur-Tech ». En plein développement, et pour répondre à la demande, Lili et Frédéric espèrent tripler l’exploitation d’ici 2024 grâce à l’acquisition de terres supplémentaires. En cette fin d’année, vous pouvez déguster des tomates arbustes, fruits du dragon, bananes, gingembre.
UN AUTRE PRODUCTEUR INNOVANT
Didier Salgado au Mas de La Devèze à Pollestres, s’est lancé il y a trois ans (en bio) dans la plantation de manguiers, avocatiers, bananiers, agrumes, nichés entre les plants de tomates, concombres, poivrons et aubergines.
Cet agriculteur expérimente ces nouvelles productions, notamment avec le concours de l’INRA de Montpellier (Institut national de la recherche agronomique). Didier Salgado oeuvre par ailleurs au développement des circuits courts en tant que président du Local, plateforme de distribution de produits locaux et bio, soutenue par le Département.
Pour qui aime le goût du fruit, régalez-vous des confitures artisanales bio et des délices « Val de Sournia ».
« Les agrumes viennent pour l’instant de Catalogne Sud mais sinon, tous nos fruits sont d’ici », explique Carmin Labate, directeur adjoint des Ateliers du Val de Sournia. Niché au sud du Fenouillèdes, l’ESAT « Les Ateliers du Val de Sournia » est bien connu pour ses produits d’aquí. 85 tonnes de fruits transitent chaque année au sein de ses ateliers, valorisant le travail de bon nombre d’agriculteurs locaux. L’association produit ainsi 300 kg de confitures par jour. Cuites au chaudron à feu doux, le goût de nos fruits catalans n’en est que plus sublimé. L’ESAT emploie des personnes en situation de handicap pour élaborer ces produits d’excellence, tous vendus dans les réseaux bio du département et de l’Aude, la grande distribution ainsi qu’auprès de bon nombre
d’hôteliers, campings, restaurateurs du territoire et épiceries fines. Depuis six ans, l’association développe entre autres son activité viticole : 7 hectares de vignes toutes valorisées en production biologique. L’association fait à la fois perdurer une activité ancestrale, tout en dynamisant sa production, riche aujourd’hui de trois gammes. Produits de qualité, de terroir, à haute valeur ajoutée sociale et solidaire : un ravissement pour vos papilles.
600 tonnes de biscuits et une centaine de tonnes de chocolats à l’année… La Confiserie du Tech prépare ses gourmandises catalanes.
C’est le rush ! La centaine de salariés que compte la Confiserie du Tech, située à Cabestany, s’active à mettre en cartons les « vanneries », comprenez les corbeilles assorties de confiseries : touron, rousquilles, nougats, chocolats, croquants… Beaucoup sont des commandes de comités d’entreprises mais une grande partie est destinée à la grande distribution, à la vente directe ainsi qu’aux réseaux bio grâce à leur nouvelle gamme « André et Marcelle » développée il y a deux ans, en souvenir de leurs grands-parents André et Marcelle Labaume, créateurs de l’entreprise.
« Nous avons testé de nouvelles saveurs comme la rousquille à la fleur d’oranger, en mémoire de notre grand-père, revenu d’Algérie en 1962, et qui aimait particulièrement ce parfum, explique Xavier Danjou, Président de l’entreprise, petit fils des fondateurs. Les produits français et locaux sont évidemment privilégiés. On y tient ! Farine occitane, œufs du Gers, miel français et catalan… sans colorants ni conservateurs ». L’entreprise s’agrandit : de nouveaux ateliers sont prévus pour le début d’année 2023. Un circuit de visite, notamment pour les scolaires, sera ouvert au public en mars prochain.
Président de l’association de ferronnerie catalane, champion du monde en équipe de forge, Bruno Vidal est un artisan unique !
Créée en 1872, sa ferronnerie détient un savoir-faire rare de travail du fer pur. « Entreprise du Patrimoine Vivant », elle réalise notamment des couteaux nord catalans, de table ou à cran forcé, en chêne de cuve Byrrh.
Les créations des verreries de Saint-André et Palau-del-Vidre, les céramiques de Sant Vicens, le mohair du Vallespir, les espadrilles de Payotte, les ferronniers d’art, céramistes et peintres, les joyaux catalans comme le grenat …
Les vigatanes, ces chaussures traditionnelles Catalanes, créées par Création Catalane à Saint-Laurent-de-Cerdans.
Marchés et fêtes de la truffe
· 18 décembre à Céret
· 28 décembre à Collioure
· 15 janvier à Calce
· 21 janvier à Argelès-sur-Mer
· 5 février à Amélie-les-Bains
· 12 février à Castelnou
Tous nos produits à l’honneur sur les marchés de producteurs & d’artisans
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