Avec les premières assises de la protection de l’enfance organisées jeudi 30 juin à Casbestany, le Département réunit l’ensemble des professionnels, magistrats, travailleurs sociaux, assistantes familiales et tous les acteurs de la protection de l’enfance pour faire face à la situation exceptionnelle en apportant des réponses communes et partagées.
Le Département prend également la parole pour sensibiliser le grand public sur l’enfance en danger et les signaux à reconnaître au travers d’une campagne de communication “Sachons reconnaître les signaux”.
Hermeline MALHERBE, Présidente du Département des Pyrénées-Orientales rappelle : “La protection de l’enfance, c’est avant tout l’engagement quotidien de femmes et d’hommes en faveur
des familles, d’enfants et de jeunes en difficultés. Malgré le contexte difficile de ces derniers mois, ces femmes et ces hommes se sont grandement investis en assurant des suivis psycho- éducatifs, en accueillant les enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance au sein des établissements, mais aussi à leurs domiciles pour les assistants familiaux.
Le Département a décidé de renforcer son intervention. Ainsi, nous augmentons de manière continue depuis 2019 le budget dédié à la protection de l’enfance. Cet effort considérable
et nécessaire, le porte cette année à 67 millions d’euros. Cela vient compléter les plans Enfance de 2019 et 2021 qui prévoyaient déjà des augmentations de places d’accueil et des recrutements de professionnels. Nous avons ainsi créé 60 places supplémentaires pour mieux accompagner les familles et les enfants en difficultés. Nous rencontrons comme dans tous les secteurs des problèmes de recrutement, d’attractivité et de métiers.”
Après cette crise sanitaire inédite, le Département des Pyrénées-Orientales a fait le constat que de nombreux secteurs de l’aide et du soin aux personnes ont été touchés. Situations familiales dégradées, contextes sanitaire et économique fragilisés, éloignement des cadres structurants, renfermement sur soi… Tant de conditions vulnérables qui ont conduit à une augmentation des conflits et des violences intrafamiliales.
Depuis l’automne 2021, les équipes du Département doivent faire face à des ordonnances de placement quasi quotidiennes pour des bébés, des fratries (3 ou 4 enfants) dans des contextes de violences familiales majeures souvent associées à des problématiques de santé psychique ou addictive.
Face à cette problématique, le Département, a développé une série de mesures qui visent à étendre l’offre d’accueil et de services. Votées le 16 décembre 2021 par l’Assemblée départementale, les mesures prévues pour 2022 ciblent une évolution du budget dédié à la protection de l’enfance (+ 7 % en 2019, + 10 % en 2020, + 4 % en 2021 et + 4 % en 2022 pour atteindre 67 Md’€). 60 places supplémentaires sont ainsi créées pour mieux accompagner les familles et les enfants en difficultés.
Le Département poursuit son engagement avec tous les professionnels des Pyrénées-Orientales : Aide Sociale à l’Enfance, établissements et services associatifs de la protection de l’enfance mais aussi organismes de formation pour développer le recrutement interne.
La protection de l’enfance est l’une des missions principales du Département
Le Département agit à plusieurs niveaux : en faisant de la prévention en faveur de l’enfant et de ses parents, en repérant et en accompagnant les situations de danger ou de risque de danger pour l’enfant, et en prenant des mesures pour protéger les enfants victimes de maltraitances.
Le Département occupe un rôle clé et se pose en chef de fi le de la politique publique de la protection de l’Enfance dans les Pyrénées- Orientales. Il se charge ainsi des missions de protection maternelle et infantile (PMI), d’Aide Sociale à l’Enfance, d’accueil familial et de la cellule violences conjugales.
Les services du Département sont au cœur des dispositifs de lutte, puisque le Département peut saisir directement le parquet quand il existe un danger grave et immédiat, en particulier dans les situations de maltraitance. Parce que la protection de l’enfance est une mission primordiale, le Département a décidé de s’y investir, avec l’Institut Départemental de l’Enfance et de l’Adolescence (IDEA), au-delà de nos obligations et d’améliorer constamment les dispositifs. C’est l’objectif du comité des jeunes de l’Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance, au sein duquel les jeunes partagent leurs expériences et leurs parcours.
Chiffres clés
- Entre 2020 et 2021, augmentation de 78 % des violences conjugales repérées durant le suivi d’une grossesse vulnérable
- Entre 2019 et 2021, le nombre de demandes d’agrément pour devenir assistant familial a diminué de 54%
- Près de 1/3 des informations reçues concerne des enfants âgés de 6 à 10 ans.
- 61,5 % des informations reçues évoquent des violences psychologiques
- Effectifs mobilisés pour la Protection Maternelle Infantile (PMI) :
• 15 médecins ;
• 13 sages-femmes ;
• 31 puéricultrices ;
• 1 éducatrice jeunes enfants ;
• 12 psychologues ;
• 10 personnels administratifs.
- 2974 bilans de santé ont été réalisés au sein des écoles maternelles en 2021
- 255 familles d’accueil dans le département
- 683 Mineurs Non-Accompagnés accueillis en 2021, contre 49 en 2013
BOUSCULEZ LES IDÉES REÇUES
Le milieu social :
Les enfants maltraités, comme leurs agresseurs, appartiennent à tous les milieux sociaux.
L’âge :
L’agresseur d’un enfant n’est pas nécessairement adulte. Il peut s’agir d’un autre mineur.
Le sexe :
Même si la majorité des agresseurs est de sexe masculin, les femmes aussi commettent des agressions envers les enfants, y compris d’ordre sexuel.
Inconnu ou familier ?
La majorité des agresseurs sont des personnes affables, proches de l’enfant et appartenant à son entourage immédiat ou même à son milieu familial.
Les faits :
Contrairement à une idée bien ancrée, un enfant victime n’amplifie jamais les faits. Au contraire, il a tendance à minimiser ce qui lui arrive.
ENFANCE EN DANGER
Que faut-il faire ?
Un geste : alerter en appelant le 119
Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED), joignable gratuitement 24h/24 et 7j/7 depuis
n’importe quel téléphone, fixe, mobile ou cabine téléphonique, en France.
Dois-je attendre d’être sûr que l’enfant est en danger ou d’en avoir la preuve ?
Non.
Votre rôle (et votre devoir) est d’alerter, à partir du moment où vous êtes inquiet ou témoin de faits de violences. Alerter sur la situation d’un enfant n’implique pas nécessairement d’accuser un auteur. Appeler le 119 n’induit pas un dépôt de plainte. C’est à l’équipe du 119 puis aux services départementaux en charge de la Protection de l’enfance et / ou à la Justice d’apprécier la situation, de la qualifier puis de lui donner suite si besoin.
La recherche de preuves, si elle intervient, sera pilotée par un magistrat.