Quand Lionel Lavail raconte l’histoire de la Maison Cazes, c’est toujours avec respect et admiration. Il le sait, l’entreprise qu’il dirige depuis 2004 occupe une place à part dans l’histoire des Pyrénées-Orientales. Car les vignerons de la famille Cazes ont été les premiers du département à mettre leur vin en bouteille et coller une étiquette à leur nom dessus. Au fil des ans, les générations se sont succédées, tissant des liens avec la gastronomie et impulsant la montée en gamme des vins du Roussillon.
Aujourd’hui le vignoble s’étend sur près de 400 hectares, de Rivesaltes jusqu’au Clos de Paulilles. « La famille Cazes a toujours cherché l’innovation, raconte Lionel Lavail. Je suis dans cette dynamique. » Pionnier en la matière le domaine est devenu le plus grand au monde entièrement cultivé en biodynamie. Un mode de culture raisonné, fondé sur la valorisation de la plante et du sol dans leur environnement naturel. 30 ans après sa première expérimentation, la biodynamie offre de meilleurs vins et facilite la régénération des sols.
Lionel Lavail, lui, prend toujours plaisir à arpenter les vignes, un sécateur à la main quand le temps lui permet. « Je suis né sur un tracteur, confie-t-il. J’en fais moins mais ça me manque ». Chaque jour, il s’accorde un moment pour saluer les ouvriers qui font vivre le domaine. La Maison Cazes a beau fournir des restaurants étoilés à travers le monde, ici l’esprit familial est conservé.
Quel est votre regard sur le Salon de l’Agriculture de Paris ?
« Le Salon est une vitrine. Les résultats en termes d’image sont sans commune mesure avec tout autre type d’évènement. L’image ne concerne pas seulement nos produits, mais aussi notre territoire. Aujourd’hui l’agriculture et le tourisme sont devenues complémentaires. Quand nous vendons des produits, nous vendons aussi un terroir et une carte postale. Le Département prend les devants sur cette opération, si cela nous permet de monter en gamme ça ne nous apportera que du positif. »