Tous derrière Nawal Meniker, une pépite catalane du saut en hauteur !
Nawal Meniker. 26 ans. 12e mondiale. 7e meilleure performeuse française de l’histoire du saut en hauteur. Elle a l’allure d’une gazelle, le pied explosif comme on dit dans le milieu. De Bompas aux prochains Jeux olympiques de Paris 2024, tout un parcours.
Nawal Meniker, parrainée par le Département, met la barre très haut ! Rencontre.
Ce matin là, l’enfant du pays est revenue quelques heures s’entraîner au gymnase de Bompas, la ville qui l’a vu naître et devenir cette graine de championne que tout le monde connaît aujourd’hui. Aux côtés de son entraîneur de l’époque Alain Nieto, elle efface quelques barres et savoure ces moments partagés à la maison, entourée de sa maman, son soutien indéfectible. Elle nous accueille les bras ouverts et le sourire pétillant. La force et la détermination sont bien là, propres aux grandes championnes. “Avant de m’adonner au saut en hauteur, j’ai touché à différentes disciplines : judo, natation, danse, tennis, équitation, handball…Et puis j’ai vu de l’athlétisme à la télé et Blanka Vlašić aux JO. Ça été une révélation ! Je la trouvais belle. C’est devenue mon idole !”.
Ses parents, sportifs eux-mêmes, l’inscrivent à l’école d’athlétisme à Bompas. “Et ça m’a plu. J’ai senti que j’avais certaines prédispositions, que j’étais meilleure que d’autres filles…”, ajoute t-elle, le sourire pétillant. Le début d’une merveilleuse aventure sportive. Elle commence alors à goûter aux compétitions en équipe, aux côtés de groupes d’athlètes émergents. Elle enchaine les championnats et les records : détentrice du record de France cadette, médaillé au Jeux olympiques de la jeunesse en 2014 en Chine, ainsi qu’aux Championnat d’Europe juniors en Suède l’année suivante, la Fédération Française d’Athlétisme la conditionne alors pour atteindre le plus haut niveau de performance. Son palmarès national et international va la faire rapidement tutoyer les étoiles des podiums. Sa vie devient alors beaucoup plus millimétrée, comme sur le sautoir.
“Le saut en hauteur, c’est vraiment une discipline technique, mathématique. Tout est mesuré au millimètre près. Il suffit qu’on se trompe d’un demi-pied et tout bascule”. Pour gagner en technique et en solidité, elle n’hésite pas à travailler avec des danseuses de l’Opéra Garnier. “Je travaille mes chevilles, le gainage pour gagner en précision et être solide sur mes appuis. Quand je saute, je me laisse enrouler au-dessus de la barre. J’ai un vide à chaque fois !”
La bascule, le passage à vide, Nawal connaît. Les remises en question, les douleurs, les foulures… “Le passage à vide, je l’ai connu presque 8 ans. Je me cherchais. Je ne savais plus si j’avais envie de continuer”, souffle t-elle. Et puis, elle décide de foncer, se souvenant de ce que sa grand-mère lui prédisait “tu iras loin Nawal !” Pour performer et trouver un nouveau souffle, elle décide alors de s’envoler de l’autre côté de l’Atlantique, direction le pays de l’oncle Sam. « Les États-Unis portent les valeurs du sport au plus haut. Les équipements sont très bons. Je travaille très dur aux côtés de mon coach*. On combine entraînement sur piste et musculation. Je suis devenue plus forte, plus dynamique ». Et ça marche ! Elle augmente alors son record de 5 cm (de 1,88 m à 1,93 m) et a même terminée 12e aux derniers championnats du monde à Budapest et 6ème finaliste aux Championnats d’Europe à Rome en juin dernier. “Croyez en vos rêves, n’abandonnez jamais !” Aujourd’hui, Nawal se prépare à aller chercher le Graal cet été à Paris et dépasser le 1,97 m. “Les JO à la maison, un rêve d’enfant ! “
* Mickael Hanany, détenteur du record de France de saut en hauteur en plein air.
Nawal MENIKER a porté fièrement le flamme olympique le 15 mai dernier entre Port-Vendres et Collioure !