Exposition “Cheminements” – Marc TRABYS

Dans le cadre d’Expos 66 , le Département accueille l’exposition Cheminement de l’artiste Marc Trabys au Palais des rois de Majorque

Du 05 juillet au 08 septembre 2024

Vernissage le vendredi 5 juillet à 18h30

Marc Trabys, artiste aux racines catalanes, est né en 1952. Il vit et travaille à Saint Cyprien En véritable un artiste nomade, il trace depuis quarante ans aux quatre coins du monde, un long sillon très personnel entre poésie et peinture.

Dans sa généalogie culturelle il y a Zao Wou Ki et Appollinaire, Zoran Music et Senghor, l’Afrique, l’Asie, l’Europe … influences, échanges, partages. Depuis sa première exposition en 1980, ses œuvres ont été présentées sur les murs des cinq continents ; Paris, Londres, Moscou, Dakar, Libreville, Washington, Nouméa, Papeete, Hong-Kong, Shangaï.

L’œuvre véritable surprend par Yveline Vallée

En effet, elle nous propose une représentation inattendue et nouvelle par la maîtrise de ce que Valéry nomme “les moyens d’art”.

La peinture de Marc Trabys est un langage que le geste expérimenté a peu à peu empreint dans la matière et dont chaque tableau réalise la performance.

Quelle combinaison de signes, quelle dramaturgie gestuelle adviendra de ce dialogue avec la toile, son format, la peinture et son médium ? L’œuvre nous place au creuset de l’énigme humaine du langage.

L’espace abolira donc le haut et le bas…”vertical” nous souffle un titre mais horizontale aussi cette plasticité de l’ombre et de la lumière. Ou encore d’une profondeur qui ouvre sur l’immensité et sur l’infinie ciselure du détail.

Le regard est invité à chercher toujours au-delà de la matière, à en traverser les couches et les transparences.

Du peintre, je sais qu’il peint à plat comme on travaille une terre.

Tout se glace et tout brûle, en expansion ou rétractation, en éclosion et métamorphoses, en gouttes ou rayures, cantique des hasards quantiques, le même est multiple, le geste danse ses variations. Les racines prennent dans le terreau du ciel. La précision du geste s’exerce dans le jaillissement même. L’inouï de l’art est un défi possible si la cible est bien ajustée.

L’huile se raye, se corrode pour faire une résille au regard.

Et les ténèbres expulsent le blanc et la royauté fondamentale d’un rouge, d’un bleu, d’un jaune.

Le tableau n’a-t-il pas mis la matière en gésine dans l’alcôve d’or de l’intime ? L’éruption en est généreuse et imperceptible comme tout ce que le temps dérobe à l’insaisissable course des astres. Les plaies du monde, ses déchirures sont aussi des enfantements.

La matière est le mobile de l’espace. Il faudra de toute façon revenir au noir qui n’échappera pas à la lumière, à leurs réciproques et secrètes révélations.

Allez voir sous les paupières de notre mémoire collective. Il y reste des cheminements d’étoiles sur la nuit.